À la recherche du béton vert.

Publié dans Le Van de Freddy -

Parce que le béton est en partie fait de ciment, matériau affichant une fabrication dévoreuse d’énergie et débordante de CO2, on ne peut décemment pas le placer en tête de gondole des défenseurs de l’écologie. Et sachant que la construction d’une cimenterie est un investissement d’une envergure telle que ses exploitants tablent généralement sur pas moins d’un siècle de rentabilisation, on se doute que les industriels ne sont pas particulièrement enclins à la recherche d’une alternative au processus de fabrication du béton… Coup de bol pour la planète, certains universitaires se sentent aujourd’hui d’humeur écolo constructive, et ils mettent leur ingénierie au service de la recherche d’un béton moins nocif et tout aussi performant.

Une nouvelle recette à base de fibres végétales et de matériaux recyclés.

À l’Université Fédérale de Rio de Janeiro, on a cherché à réduire le volume de ciment, de gravier et d’amiante contenus dans le béton. Côté ciment, la composition alternative est constituée de cendre de bagasse de canne à sucre, de cendre d’écorce de riz et aussi de résidus de l’industrie céramique. Côté gravier, il suffit de recycler des matériaux de démolition d’anciennes constructions. Côté amiante, pourquoi ne pas se tourner plutôt vers des fibres végétales ? La formule étant trouvée, reste à convaincre les entrepreneurs.

Adieu le béton polluant. Bonjour le béton végétal !

Toujours à l’Université mais cette fois-ci en Catalogne, la recherche s’est penchée sur une autre piste : celle d’un béton multicouches, qui capte l’eau de pluie de façon à laisser pousser des micro-organismes (mousses, lichens, algues et champignons). L’avantage de ce béton végétalisable est considérable. Absorbeurs naturels de CO2 mais aussi de soleil, les végétaux luttent contre le réchauffement climatique tout en optimisant la conductivité thermique d’un bâtiment. Esthétiques et changeants, les végétaux proliférant sur le béton apportent à l’architecture urbaine une dimension naturelle saisissante. Et contrairement à un mur végétal classique, le béton vert fonctionne par lui-même, sans besoin d’apport d’irrigation, de tuteurs ou de terreau. Encore une recette écologique foisonnante qui devra passer le barrage des enjeux industriels…