Né à la fin du 20ème siècle, le mouvement éconologique tend à minimiser la consommation d’énergies non renouvelables, de façon à réconcilier écologie et économie. Consultants en architecture, en construction, en installation et en gestion, les éconologues cherchent à promouvoir des prestations à finalités écologiques, économiques et sociales.
« Think global, act local », de la théorie au concret.
Reprise et déclinée par les écologistes, cette citation du chercheur René Dubos est la fondation même de l’économie écologique. Alors en matière de BTP, comment viser ce fameux « juste milieu » dans une société encore tellement avide de ressources ? Exemple éconologiquement parlant, la « Maison E » a été instituée par l’AFPA pour confronter les professionnels du bâtiment aux exigences du Grenelle de l’environnement et aux objectifs de l’Union Européenne. Ce projet (a mi-chemin entre le chantier de rénovation et le terrain de formation) a ainsi réuni 45 stagiaires face au défi de transformer une structure thermiquement dévoreuse en bâtiment de classe A ou B.
Opération rationalisation.
Pour économiser, il a fallu commencer par rationaliser. Les pièces du chantier ont ainsi été redistribuées : les pièces techniques ont été rassemblées et éclairées naturellement par des puits de lumière, les pièces de services ont été repositionnés dans les zones les plus froides, les cages d’escaliers ont été superposées, et l’entrée a été protégée par une véranda.
Mieux équiper pour mieux gérer.
Pour s’éconologiser, la maison E a associé des combinaisons techniques à résistance thermique optimale et à bonne transmission surfacique, tels que des murs et plafonds isolés avec de la laine minérale, un plancher chauffant basse température, des menuiseries extérieures avec vitrage isolant, une chaudière murale mixte à condensation, une VMC double flux à haut rendement, un programmateur, des robinets thermostatiques, un système solaire combiné pour l’eau chaude sanitaire, et une récupération des eaux de pluie pour les WC et les machines à laver.
Une addition moins salée et plus solidaire.
Destinée à devenir un logement social, la maison E estimait son retour sur investissement à 14 ans, et elle annonçait une facture énergétique qui passerait après travaux de 1250 euros annuels à 550 euros par an.