Paysagistes célèbres et créations de génie. (2/2)

Publié dans Le Bureau d'Archibald -

Ils ont la main verte, la conception intelligente et le talent foisonnant. Et ils font partie de notre second bouquet de personnalités marquantes, au génie tout aussi poétique que prosaïque, ayant eu l’art, chacun en son siècle, de végétaliser nos territoires en mutation et de faire fleurir nos paysages urbains. Retour sur des figures d’envergure et sur des projets de toute beauté.

Jean Claude Nicolas Forestier, le bien nommé.

Après avoir fertilisé son terreau étudiant à l’Ecole Polytechnique, à l’Ecole Libre des Sciences Politiques, puis à l’Ecole Forestière de Nancy, ce passionné de botanique et d’horticulture qui avoisine davantage la lignée de Hausmann que celle de Le Corbusier, affiche 40 années de carrière à son compteur, tout comme à la mairie de Paris. Cofondateur de la Société française des architectes et urbanistes en 1911, il est l’auteur de « Grandes Villes et Systèmes de Parcs », une méthodologie visionnaire d’organisation des espaces libres selon un classement prenant en compte histoire et modernité. Côté réalisations, on lui doit, entres autres, l’avenue de Breteuil, la rénovation du Champ de Mars, ainsi que de nombreux parcs, jardins et aménagements d’avenues en Espagne, au Maroc et en Argentine.

Philippe Thébaud, le voyageur.

Ce major de promo 68 de l’ESAJ Paris s’érige une carrière à ramifications multiples, passant du ministère de l’Equipement à une structure libérale, s’impliquant dans l’interprofession et fondant le Conservatoire des jardins et paysages. Passionné par la découverte de nouveaux territoires, il fait pousser sa réflexion et sa créativité hors les murs d’une logique d’échelle, jonglant avec pertinence entre des projets de différentes envergures, tels que le front de mer du Kaohsiung Harbour à Taiwan, le jardin du palmier de Porquerolles, le quartier Nordelta à Buenos Aires ou les jardins exotiques guadeloupéens du Fort Napoléon.

Michel Corajoud, l’architecte du paysage.

Formé à l’Ecole nationale des Arts décoratifs, celui qui obtiendra le grand Prix de l’urbanisme en 2003 débute sa carrière auprès d’un ex-collègue de Le Corbusier. Enclin à renouveler le paysagisme et à le considérer davantage de son point de vue introductif à l’architecture, il fait dès 1975 de son travail une affaire de couple, collaborant avec sa femme Claire, diplômée de l’Ecole nationale Supérieure d’horticulture. Travaillant régulièrement avec Renzo Piano, il signe à ses côtés l’aménagement du quai et du boulevard Charles de Gaulle à Lyon. Enseignant à l’Ecole nationale supérieure du Paysage de Versailles, il fut professeur invité à l’université d’architecture de Genève.