Plus que quelques jours pour profiter de l’exposition que le Musée Promenade de Marly le Roi consacre à la conception de la ville de Chandigarh par le Corbusier. L’occasion de se plonger dans la pensée urbaniste et architecturale d’un génie pluridisciplinaire, qui était aussi un homme de lettres, un peintre et un sculpteur.
La pensée à l’échelle d’une ville.
Immersion en Inde, dans la capitale du Pendjab. Il aura fallu 14 années, de 1951 à 1965 à le Corbusier, pour concevoir Chandigarh, et pour en ériger les principaux bâtiments. Dans la mesure où cette ville constitue le seul projet urbain mis en œuvre selon la pensée de l’architecte, l’exposition du Musée Promenade (organisée sous le haut patronage de l’ambassade de l’Inde) permet, à travers la présentation de ses plans et de ses dessins, de mieux percevoir sa façon de prendre en compte d’un point de vue architectural le rapport à la nature, au soleil, ainsi qu’au climat.
Dualisme et harmonisation.
Fil rouge de l’exposition, la réflexion entre ombre et lumière. Elle est le témoin d’une ville qui a été structurée grâce à la végétation, à travers un plan d’arborisation lui apportant une entière cohérence. On découvre alors un le Corbusier maitre de la conciliation, qui a su allier ses concepts à ceux déjà pratiqués par la culture indienne afin de concevoir des solutions architecturales en totale harmonie avec le climat. Et pour aller plus loin dans la valorisation de cet intérêt dualiste sans cesse questionné par l’architecte, de nombreux croquis, maquettes, dessins et sculptures (bâtiments administratifs, tapisseries, édifices et monuments) illustrent la volonté de faire cohabiter le bien et le mal, et d’insinuer autant de raison que de génie dans le mariage entre la géométrie et la nature. Et pour poser des mots et des images sonores sur une œuvre aussi colossale, le parcours se termine par « le Corbuser en Inde », un film de Manu Reval.