Qu’il soit artisan ou compagnon, le tailleur sait manier la pierre pour lui faire épouser les formes des murs, des sols, des voûtes, des frontons, des corniches, des balustrades et des escaliers. L’occasion de se pencher sur cette discipline méticuleuse, qui fait appel au tracé, au débitage, à la taille, au bardage et à la pose.
Focus sur le tracé.
Puisqu’il ne peut y avoir de taille sans tracé, l’art du trait apparaît comme une compétence primordiale, et le tailleur de pierre a le don de faire danser la règle, le pistolet, l’équerre, le trusquin, la sauterelle, le compas, le critérium ou la pointe. La précision se joue au millimètre, et la maitrise géométrique et stéréotomique est un solide pré requis.
Opération haut débit.
Les blocs de carrière ne sont pas des nuages de guimauve, et on ne va pas débiter la pierre les mains dans les poches et les muscles à l’arrêt. D’où l’importance d’avoir à sa disposition les outils à main et les assistants mécaniques qui sont en mesure de faire craquer la pierre, et de la réduire en (très grosse) purée. Débiteuse, pied-de-biche, tronçonneuse, scie à chaine, scie passe-partout ou refenderesse : tous les moyens sont bons pour cogner.
L’outil qui taille à pic.
Selon le degré de dureté, de rugosité et de robustesse de la pierre, le tailleur papillonne entre les différentes pointes et les multiples ciseaux. Mais il utilise aussi la chasse, la pique, la boucharde, le rabotin, la râpe, la gradine, la gouge, la scie et bien d’autres outils plus ou moins spécifiques et précis.
Gare au bardage.
Diable, cric, brancard, palan électrique, élingue ou pourquoi pas louve… Déplacer des blocs nécessite des techniques plus ou moins complexes, et plus ou moins sportives.
La pose qui s’impose.
Un peu (voire beaucoup) maçon sur les bords, le tailleur pose ses pierres comme ce dernier, faisant par ailleurs usage de cales et de coins en bois, s’aidant d’une fiche et d’une pince de pose, fixant au mortier de chaux.