1 milliard d’euros, voilà ce que pèse le chiffre d’affaires du marché des matériaux de construction. D’où la motivation de la brique à se tailler une part béton au cœur d’un segment particulièrement fructueux : la construction individuelle…
Chouchou du gros œuvre.
Réglementation thermique 2012 oblige, la brique en terre cuite progresse ces derniers mois nettement plus vite que son collègue (et néanmoins concurrent économique), le béton. Particulièrement isolante, la brique monomur alvéolaire devrait bientôt devenir la chouchou du gros œuvre, et passer en tête de gondole des commandes et de l’approvisionnement. Mais il est encore trop tôt pour vendre la côte de la brique de façon définitive, alors contentons-nous de nous pencher sur son origine, et de comprendre comment un matériau, jadis tombé en désuétude, opère aujourd’hui un (possible) retour gagnant.
Experte en isolation.
Il était une fois notre bonne vieille brique en terre cuite, plusieurs milliers d’années avant Jésus Christ, utilisée afin d’ériger des habitations mésopotamiennes ou des fortifications mythiques telles que la Muraille de Chine. Il était une fois notre fidèle et dévouée brique, bien des siècles et des siècles plus tard, admirablement magnifiée dans les parois des temples (le Taj Mahal, par exemple) et des cathédrales (Albi, pour ne citer qu’elle). Et puis vint le temps des reconstructions d’après-guerre, suivi d’un ras-la-brique de ce matériau dès lors catalogué au rabais. Et vint l’heure de gloire du béton, du ciment et des parpaings, cette dernière s’écoulant jusqu’au glas sonné par la crise de l’énergie. Arrive alors, sur un marché à haute valorisation environnementale ajoutée, une nouvelle sauveuse : la monomur, parée à maçonner sous son allure apparente, ou encore teintée de rouge, d’ocre ou d’orangé. L’avenir nous dira si le développement commercial de cette experte en isolation est durable, ou s’il est condamné à s’effriter pour laisser la place à un matériau plus novateur et plus tendance, mais d’ici-là, la brique décolle sans alourdir les contraintes, et les chantiers BBC voient la façade en rose…