L’utilisation de la terre comme matériau de construction ne date pas d’hier (elle a balayé tous les territoires géographiques et abrité toutes les civilisations) et, après avoir essuyé indifférence et mépris au profit du traditionnel béton, cette matière première à haute valeur écolo ajoutée revient au goût du jour et à la mode de chez nous.
Un cycle de vie particulièrement terre à terre.
Que ce soit pour ses vertus esthétiques ou écologiques, les architectes contemporains ne jurent (presque) plus que par la terre crue, et la construction actuelle n’hésite plus à manier le torchis (mélange de terre fine, de matières fibreuses et de chaux), le pisé (mix de terre, de sable ou de gravier et d’argile) l’adobe (mélange de terre argileuse, de paille et d’eau) et la bauge (terre argileuse). Grâce au bon équilibre de sa teneur en matière solide, liquide et gazeuse, la terre crue s’impose naturellement comme matériau structurel existant, comme matériau de remplissage, ou encore comme enduit.
Enjeux et perspectives : des usages à creuser.
Plus écolo, laisse béton, dans la mesure où ce matériau composite ne nécessite ni fabrication ni transport, que la terre crue climatise les bâtiments de façon 100% naturelle (elle garde le frais en été, et le chaud en hiver), et qu’elle se recycle aisément et à l’infini. Quant à savoir quel sera l’avenir de ce matériau qui compose aujourd’hui l’habitat de 30% de la population mondiale, difficile à prédire, dans la mesure où il ne doit pas se contenter de répondre à des objectifs de confort et de qualité énergétique, et qu’il doit rester l’objet de nombreuses études, recherches et programmes d’innovation, voués à le rendre plus rapide à mettre en œuvre, plus résistant, plus moderne, plus compétitif et plus séduisant.